Madame de La METTRIE (1887-1977)

Madame de la Mettrie et ses « Miss » pendant  la Grande Guerre

En juin 1912 le Prieuré devient propriété de Mr et Mme de La Choüe de la Mettrie avec « l’obligation de restaurer la chapelle, de veiller à l’entretien et à la conservation de la statue de la Vierge, des monuments funéraires et d’y attacher un chapelain pour la desservir conformément aux règles du culte catholique ». Le destin allait faire ensuite son oeuvre.

A la déclaration de guerre, Henri de la CHOUË de la METTRIE est mobilisé à la 10ème section des secrétaires d’Etat-major de la 10ème Région militaire, tandis que son épouse part comme infirmière bénévole à Rennes, puis à l’hôpital militaire Buffon, dans le 15ème arrondissement de Paris.

A partir de 1917 (entrée en guerre des Etats-Unis), Madame de la METTRIE crée, sur ses fonds propres, un groupe de jeunes infirmières américaines qui assistent avec leurs ambulances les Poilus dans la bataille, surnommées les « Miss », appellation qui désignera plus tard le personnel féminin de Santé des Armées. Ces « Miss » sont d’abord intégrées dans des hôpitaux d’évacuation, appelés HOE (Hôpital Origine Etapes). L’efficacité, la compétence et la réputation des « Miss » leur font rapidement intégrer le  corps de l’Armée : elles sont considérées comme militaires à part entière.

Affectée au HOE de la 10ème Armée, en tant qu’infirmière de 2ème classe, Andrée Pauline, à 30 ans, s’engage dans la bataille de la Somme et demande avec sa bravoure patriotique et son sens du devoir à se rapprocher de la ligne de front. Fin 1917, son unité est atteinte par des obus. Légèrement blessée, elle n’en continue pas moins à soigner les grands blessés du corps de santé avec un incomparable dévouement. Pour cette conduite exemplaire, elle recevra la Croix de Guerre avec deux citations. Atteinte de la typhoïde et d’une otite, elle reçoit la Médaille de Vermeil des épidémies.

Promue infirmière principale, elle intègre en tant qu’infirmière anesthésiste, une équipe médico-chirurgicale et dirige une salle d’opération. Elle est démobilisée en 1919.

Le 5 août 1920 le général Maxime WEYGAND, qui deviendra Commandant en chef des Armées en 1940, lui remet la Légion d’Honneur dans sa propriété du Prieuré avec cette citation : « Madame de la Mettrie, infirmière principale de 2ème classe à titre bénévole, infirmière hors pair constamment sur la brèche pendant toute la durée des hostilités, a donné dans les circonstances les plus difficiles et les plus périlleuses un magnifique exemple de courage et de dévouement ». Elle reçoit en 1930 la Croix du combattant, honneur exceptionnel pour une femme pendant la Grande Guerre.